Découvrez les deux films qui ont inspiré à Kubrick cette célèbre scène et comparez les extraits vidéo.

Jack Nicholson passant sa tête entre les planches d’une porte qu’il vient de défoncer à la hache, c’est sans doute l’une des images les plus connues de l’histoire du cinéma. Pourtant, cette scène mythique extraite de Shining (1980) n’est pas une création totalement originale de Stanley Kubrick. En effet, il s’agit d’un hommage à l’un de ses films préférés, La Charette fantôme réalisé en 1920 par le Suédois Victor Sjöström.

Comme vous pouvez le constater, Stanley Kubrick reprend de nombreux éléments du découpage de cette scène dans laquelle un homme (joué par Sjöström lui-même) utilise une hache pour entrer dans la pièce où sa femme s’est réfugiée avec ses enfants.

Victor Sjöström fut l’un des pionniers du cinéma. Sa carrière de réalisateur s’étend de 1912 à 1937. Le grand public se souvient surtout de lui au soir de sa vie pour son rôle de vieux professeur dans Les Fraises sauvages (1957) d’Igmar Bergman.

Si Stanley Kubrick cite La Charette fantôme dans Shining, Victor Sjöström s’est lui-même inspiré d’un film de l’auteur d’Intolérance : D. W. Griffith.

Dans Le Lys brisé (1919), un père raciste ne supporte pas que sa fille fréquente un chinois. Il tente, à l’aide d’une hache, de forcer la porte du placard dans lequel sa fille, joué par Lillian Gish, s’est réfugiée.

Dans cette scène, Lillian Gish semble encore plus apeurée que Shelley Duvall dans Shining. Voyez-la faire des tours sur elle-même comme un animal pris au piège. Cette fois, la caméra s’attarde davantage sur la peur du personnage. Le film est muet, mais on imagine volontiers que ses cris doivent être aussi stridents que ceux de Wendy Torrance.