Petite rétrospective des films que j’ai aimés en 2015 et que je vous recommande violemment.
NB : Certains films datent de l’année 2014 mais sont sortis en 2015 dans ma ville (Madrid). D’autres films, sortis dans les pays francophones, ne sont pas encore parvenus jusqu’ici.
Birdman, d’Alejandro Gonzalez Iñarritu (USA)
Interprètes : Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, Andrea Riseborough, Amy Ryan, Emma Stone, Naomi Watts
Genre : comédie satirique en plan-séquence
Pitch : Il y a plus de 20 ans, à l’époque où il interprétait le super-héros Birdman, Riggan Thomson était une grande vedette d’Hollywood. Devenu has-been, il essaie aujourd’hui de relancer sa carrière en montant une pièce à Broadway.
Commentaire : Après Opening Night, Le Dernier Métro, La Vénus à la fourrure ou Clouds of Sils Maria sorti l’an dernier, voici encore un film qui prouve à quel point les coulisses du théâtre peuvent être cinégéniques. Comme ses prédécesseurs, Iñarritu joue avec la frontière entre réalité et fiction. Magnifique score signé par le batteur de jazz mexicain Antonio Sánchez. Mais c’est surtout le parti pris de la mise en scène qui en met plein la vue. Comme au théâtre, le plan-séquence nous donne justement l’impression d’assister à une performance live. Le film le plus marquant de l’année. Et je ne vous parle pas encore de The Revenant, une autre véritable bombe qui sortira en 2016.
A Most Violent Year, de J.C. Chandor (USA)
Interprètes : Oscar Isaac, Jessica Chastain
Genre : film noir eighties
Pitch : Malgré les magouilles et le racket dont il est victime, Abel Morales essaie tant bien que mal de mener honnêtement son business de distribution d’essence.
Commentaire : Ne pas enfreindre la loi. C’est sur ce principe que repose tout le suspense de A Most Violent Year. La voie criminelle semblant pourtant tellement plus simple. Un grand film, remarquable par sa photographie et sa reconstitution du New York du début des années 80.
What We Do in the Shadows, de Jemaine Clement et Taika Waititi (Nouvelle-Zélande)
Interprètes : Jemaine Clement, Taika Waititi et Rhys Darby
Genre : comédie vampirique / documenteur
Pitch : Sorte de Strip-tease sur une coloc’ de vampires, What We Do in the Shadows dresse le portrait de Viago (379 ans), Vladislav (862 ans), Deacon (183 ans) et Petyr (8000 ans).
Commentaire : La comédie de l’année, réalisée par une partie de l’équipe de la meilleure sitcom de l’histoire de la télé : Flight of the Conchords. Jubilatoire dès les premières secondes, What We Do in the Shadows s’amuse des codes du film de vampires et de ses figures classiques (Nosferatu, Dracula) en les plongeant dans les problèmes de la vie quotidienne. Confirmation du génie de Jemaine Clement et apparition savoureuse de Rhys Darby (aka Murray).
Mr. Turner, de Mike Leigh (UK)
Interprètes : Timothy Spall, Paul Jesson
Genre : bio de peintre
Pitch : Les 25 dernières années de la vie de Joseph Turner, entre ses voyages à l’étranger, les expos à la Tate et sa retraite dans une pension au bord de la mer.
Commentaire : Le peintre de la lumière était un grossier merle qui fréquentait les bordels et culbutait sa gouvernante. Autant l’oeuvre était fine et gracieuse, autant l’artiste était vulgaire et libidineux. Le film brille par l’habituelle justesse de Mike Leigh dans la description des rapports interpersonnels, la truculence du jeu de Timothy Spall et la photographie de Dick Pope qui s’amuse à reproduire l’ambiance des tableaux du maître.
Léviathan, de Andreï Zviaguintsev (Russie)
Interprètes : Alekseï Serebryakov, Elena Lyadova
Genre : fable dramatique
Pitch : Le combat d’un homme qui refuse de se faire exproprier de sa maison d’enfance au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie, alors que le maire projette d’y construire un centre de télécommunications.
Commentaire : Aussi loin que je me souvienne, les films russes (du moins ceux qui sont parvenus jusqu’à moi) c’est souvent la même chose : beaucoup d’alcool, des autorités locales corrompues, des ados en training. Celui-ci s’inspire à la fois d’un fait divers, du Livre de Job et du Léviathan de Hobbes. Véritable brûlot contre la Russie contemporaine. Dur et magnifique.
Whiplash, de Damien Chazelle (USA)
Interprètes : Miles Teller, J.K. Simmons
Genre : thriller enseignant
Pitch : Le conservatoire de jazz, c’est pas jojo. Surtout si vous n’êtes pas dans le tempo. Andrew va l’apprendre à ses dépens. Son prof de batterie va lui faire vivre un véritable enfer.
Commentaire : Quel est le message de ce film ? Que les méthodes d’enseignement fascisantes sont les seules qui permettent de révéler les génies ? J’espère avoir mal compris. Ceci dit, on ne peut nier les qualités cinématographiques du film. Damien Chazelle nous raconte cette histoire comme un véritable thriller. En restant au plus près du protagoniste, on souffre et on a peur avec lui. Va-t-il jouer dans le bon tempo ? Un duel au sommet entre deux acteurs que j’adore : le petit gars de The Spectacular Now (Miles Teller) et le père du Juno (J.K. Simmons).
Me and Earl and the Dying Girl, d’Alfonso Gomez-Rejon (USA)
Interprètes : Thomas Mann, Olivia Cooke, RJ Cyler
Genre : teen movie indé
Pitch : Greg, un ado discret, se voit obligé par sa mère de nouer une amitié avec Rachel, une fille de l’école atteinte de leucémie. Parallèlement, avec son pote Earl, il réalise des petits remakes suédés de classiques du cinéma.
Commentaire : Dans les teen movies indé labélisés Sundance, les ados lâchent des punchlines dignes de Woody Allen. Pas très réaliste mais efficace. Comme si les réalisateurs réinventaient leur adolescence, mettant dans la bouche de leurs héros les répliques qui tuent qu’ils auraient voulu sortir à l’époque. Les personnages de Me and Earl and the Dying Girl ne sont donc pas bien différents de ceux de Juno ou The Perks of Being a Wallflowers. Mais si on aime le genre, on est directement charmé par cette petite comédie dont on retiendra surtout les merveilleux remakes tournés par Greg et Earl (Anatomy of a Burger, Death in Tennis, A Sockwork Orange).
Truman, de Cesc Gay (Espagne)
Interprètes : Ricardo Darín, Javier Cámara
Genre : amitié / maladie / chien
Pitch : Tomás retourne à Madrid pour passer le week-end avec son ami d’enfance Júlian, un acteur argentin atteint d’un cancer. Ensemble, ils vont chercher une famille d’adoption pour Truman, le chien de Júlian.
Commentaire : L’une des meilleures productions espagnoles de l’année. Pourtant le pitch ne vous emballe pas ? Rassurez-vous, le film évite tout apitoiement. Quand l’histoire commence, Julián a déjà accepté qu’il est en train de vivre ses derniers jours et veut juste régler ses affaires avant de s’en aller. Ce qui donne lieu à certaines scènes cocasses, d’autres émouvantes. Par ailleurs, Ricardo Darin est l’un des meilleurs acteurs de notre époque. Vous l’avez peut-être vu dans Nueve Reinas, El secreto de sus ojos ou encore Relatos Salvajes. Il porte le film de bout en bout. Enfin, même s’il donne son nom au film et sert plus ou moins de fil rouge, le chien Truman n’encombre heureusement pas trop le scénario.
Microbe et Gasoil, de Michel Gondry (France)
Interprètes : Ange Dargent, Théophile Baquet, Audrey Tautou
Genre : road-movie en mobil-home homemade
Pitch : Deux ados, l’un surnommé Microbe pour sa petite taille, l’autre Gasoil car il sent l’essence, décident de construire une voiture à partir d’un moteur de tondeuse. Afin de ne pas se faire repérer par les flics, ils vont lui donner la forme d’une maison.
Commentaire : « Sympathique », « mignon » ou « tendre » sera peut-être l’une de vos premières impressions après la vision de ce film. « Un petit Gondry sans prétention. » Pourtant, à la réflexion, c’est probablement, après Eternal Sunshine of a Spotless Mind, l’une des œuvres les plus profondes du réalisateur. Une fois encore, les protagonistes de Gondry veulent échapper au monde des adultes en s’accrochant à leur imaginaire d’enfant. Sauf qu’ici, ce sont les enfants eux-mêmes qui taillent le route. Pas de répliques cyniques à la Woody Allen (voir plus haut), mais des mots d’ado bourrés de philosophie et de punchlines. Interprétation d’une justesse rarement vue chez les jeunes acteurs français.
Mia Madre, de Nanni Moretti (Italie)
Interprètes : Margherita Buy, John Turturro, Nanni Moretti
Genre : drame familial relevé de comédie
Pitch : Dans une Rome grise et morose, Margherita traverse une période difficile, autant d’un point de vue professionnel que privé. En effet, d’un côté, elle doit diriger un acteur américain intenable et, de l’autre, dire au revoir à sa mère qui est en train de mourir.
Commentaire : Jalonné de songes angoissants, Mia Madre dégage une émotion subtile et digne. On rit des coulisses du tournage et surtout de John Turturro. On a le coeur serré lors des scènes intimes entre la réalisatrice et sa mère. Et si vous ne la connaissez pas encore, vous découvrirez une excellente actrice : Margherita Buy. Très touchant.
La Loi du marché, de Stéphane Brizé (France)
Interprètes : Vincent Lindon
Genre : résistance sociale
Pitch : Nous suivons Thierry, quinqua, chômeur longue durée, père d’un enfant handicapé, dans sa tentative de réinsertion sur le marché de l’emploi. Il lutte, tire la gueule, essaie de garder sa dignité. Thierry fini par décrocher un job de vigile dans un supermarché où il est chargé de surveiller aussi bien les clients que ses collègues.
Commentaire : L’homme face à la violence du monde du travail. Avec un message très clair : ne pas baisser les bras mais ne pas accepter l’humiliation non plus, refuser le travail à n’importe quelle condition. C’est du frères Dardenne à la française. Stéphane Brizé joue la carte de l’ultra-réalisme au travers de longs plans-séquences où Lindon improvise face à des acteurs amateurs mais dont la véritable profession est la même que celle de leur personnage. Des moments charmants comme cette scène de danse maladroite entre Thierry et sa femme. Des moments révoltants quand le couple refuse de vendre leur caravane au rabais. Des moments poignants quand Thierry surprend un petit vieux en train de voler un steak.
La Tête haute, d’Emmanuelle Bercot (France)
Interprètes : Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel, Sara Forestier, Aurore Broutin
Genre : délinquance juvénile
Pitch : Le parcours de Malony, de ses six à ses dix-huit ans. Entre foyers d’accueil et centre pour mineurs délinquants. Entre une mère irresponsable, une juge pour enfants tenace et un éducateur plein de bonne volonté.
Commentaire : Le principal atout du film est sans conteste sa belle distribution. Tout particulièrement le jeune Rod Paradot (Malony), dont les crises de colère font froid dans le dos, et une sympathique Catherine Deneuve pour lui tenir tête. Bercot les dirige à merveille lors de leurs face-à-face dans le bureau de la juge.
Amy, d’Asif Kapadia (UK)
Genre : documentaire musical et intime
Pitch : La vie et la mort d’Amy Winehouse.
Commentaire : Les traces laissées sur caméscopes, téléphones portables ou cassettes par Amy Winehouse au cours de sa vie. Des interviews en off. Pas de commentaire. Les choix formels de Kapadia font toute la force de ce documentaire. Une véritable plongée dans l’intimité de la chanteuse qui nous permet de mieux comprendre son destin brisé sans tomber dans le voyeurisme. C’est sans doute pour éviter ce côté gossip qu’on voit à peine Pete Doherty.
Beast of No Nation, de Cary Fukunaga (USA)
Interprètes : Idris Elba, Abraham Attah
Genre : enfants soldats
Pitch : Agu se fait happer par la guerre civile et devient un enfant soldat sous les ordres du Commandant.
Commentaire : « By the guy who brought us True Detective » comme ils disent sur les pochettes de DVD. On connaît la force visuelle de Cary Fukunaga, réalisateur de la première saison de la fameuse série. Plongé en pleine forêt africaine, il nous en met plein la vue. Le scénario se développe de façon plutôt attendue (le lavage de cerveau, la drogue, le premier assassinat), voire déjà vue (Johnny Mad Dog). Qu’importe, c’est une histoire qu’il est essentiel de répéter. On saluera aussi la grosse prestation d’Idris Elba, fascinant et repoussant à la fois.
It Follows, de David Robert Mitchell (USA)
Interprètes : Maika Monroe, Keir Gilchrist, Olivia Luccardi
Genre : horreur indé
Pitch : Des ados se transmettent une malédiction en faisant l’amour.
Commentaire : Parfois le cinéma branché indé Sundance revisite des thèmes classiques du film d’horreur (The Babadook sur la maison hantée, The Battery sur les invasions de zombies). En général, c’est plus subtil (personnages et parabole mieux développés – ici la malédiction se transmet comme une MST). Par contre, ça fait beaucoup moins peur. It Follows est une sorte de Ring sexuel avec une femme menaçante qui suit sa pauvre victime. C’est surtout un portrait de l’adolescence américaine par le biais de son genre de prédilection. Un thème déjà joliment abordé par le même David Robert Mitchell dans The Myth of the American Sleepover (sur les pyjama party !). Un réalisateur à suivre.
La Isla Minima, d’Alberto Rodriguez
Interprètes : Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez
Genre : thriller étouffant
Pitch : L’intrigue se situe au début des années 80. Deux policiers madrilènes, opposés idéologiquement, sont envoyés dans le marais du Guadalquivir (Andalousie) pour enquêter sur la disparition de deux jeunes filles. Rapidement, ils se rendent compte qu’ils sont confrontés à un serial killer.
Commentaire : Le grand succès 2014 du cinéma espagnol est sorti l’été dernier en France et en Belgique. Énormément d’éléments rappellent la première saison de True Detective : l’ambiance, le duo de flics antihéros, le décor marécageux, le serial killer s’en prenant aux jeunes filles, le rythme de l’enquête, la photo dans les tons jaunes gris. Le tournage du film et celui de la série étant contemporains, les deux réalisateurs ont sans doute eu les mêmes influences. Alberto Rodriguez évoque d’ailleurs le film du coréen Bong Joon-ho Memories of Murders. La bonne idée de La Isla Minima est d’avoir situé l’action en 1980, c’est-à-dire en pleine transition démocratique (Franco est mort depuis cinq ans), et d’opposer deux policiers de différentes générations. À travers ces personnages, ce sont deux visions de l’Espagne qui cohabitent. L’une résolument antifasciste et l’autre nostalgique de l’ancien régime.
Camp X-Ray, de Peter Sattler (USA)
Interprètes : Kristen Stewart, Lane Garrison, Peyman Maadi
Genre : Actualité immédiate / Guantanamo
Pitch : Cole, une jeune gardienne du camp de Guantanamo, noue un rapport amical avec Ali, un prisonnier musulman enfermé depuis huit ans.
Commentaire : Alors que les films sur l’actualité immédiate sont en général boudés par les spectateurs, moi ils me fascinent. C’est la découverte de l’envers du décor. Après avoir entendu parler de Guantanamo pendant des années dans la presse, Peter Sattler nous y fait entrer et nous montre les rapports entre soldats et détenus, entre une jeune femme et un homme qu’elle voit se faire humilier. Le détenu est joué par l’acteur d’Une Séparation. Quant à Kristen Stewart, c’est définitivement une très bonne actrice.
Good Kill, d’Andrew Niccol (USA)
Interprètes : Ethan Hawke, January Jones, Zoë Kravitz
Genre : Actualité immédiate / drones
Pitch : La désillusion du major Thomas Egan qui pilote des drones et abat les ennemis talibans depuis une base militaire à Las Vegas.
Commentaire : Encore un film qui s’attaque à l’actualité immédiate en décrivant les dégâts que la guerre peut causer sur la santé mentale des soldats, même à des milliers de kilomètres du front. Que se passe-t-il dans la tête de celui qui appuie sur le bouton ? Comment pourrait-il tuer le matin et profiter d’un barbecue en famille l’après-midi ? Comme Peter Sattler dans Camp X-Ray, Andrew Niccol s’intéresse à la conscience des soldats qui ne sont ni des salauds, ni des héros, juste des êtres humains. Les postes de pilotage installés dans des conteneurs disposés en rang d’oignons dans la poussière du Nevada apportent, par leur aspect banal, une véritable force visuelle.
Trois souvenirs de ma jeunesse, d’Arnaud Desplechin (France)
Interprètes : Quentin Dolmaire, Lou Roy Lecollinet, Mathieu Amalric, André Dussollier
Genre : comédie intellectuelle et amoureuse
Pitch : Paul Dédalus raconte trois souvenirs de sa jeunesse : son enfance à Roubaix, un voyage scolaire en URSS et Esther, son amour du lycée.
Commentaire : Trois souvenirs de ma jeunesse enchantera ceux qui ont aimé Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) dont il est le prequel. On y retrouve le Desplechin qu’on aime, celui qui dresse le portrait de jeunes intellectuels amoureux. Ça n’est pas original, c’est juste un élément de plus pour embellir un ensemble. De plus, Desplechin a déniché en la personne de Quentin Dolmaire un jeune acteur qui singe à merveille Mathieu Amalric.
Jamais de la vie, de Pierre Jolivet (France)
Interprètes : Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Marc Zinga
Genre : thriller sur fond social
Pitch : Franck est un ancien ouvrier devenu gardien de nuit dans un centre commercial. Il ne parvient pas à trouver une meilleure situation malgré l’aide de Mylène, une conseillère de Pôle emploi avec qui il se lie d’amitié. Un soir, il aperçoit une voiture noire qui rôde sur le parking du centre commercial. Franck soupçonne la préparation d’un casse.
Commentaire : Un très mauvais titre pour une œuvre pleine de qualités. Pierre Jolivet a la bonne idée d’ancrer un film de genre dans une réalité sociale. C’est La Loi du marché (voir plus haut), version thriller. Les personnages sont vrais et le décor nous est familier, ce qui renforce bien sûr l’identification mais aussi rend le suspense plus intense. Un bon duo d’acteurs belges : les excellents Olivier Gourmet et Marc Zinga.
Turist, de Ruben Östlund (Suède)
Interprètes : Lisa Loven Kongsli, Johannes Kuhnke
Genre : malaise familial à la neige
Pitch : Une famille suédoise passe des vacances à la station de ski des Arcs. Le deuxième jour, sur la terrasse d’un restaurant, le couple et leurs deux enfants voient une avalanche foncer sur eux. Vent de panique. La femme se jette sur ses enfants pour les protéger tandis que le mari s’enfuit pour sauver sa peau. Finalement, l’avalanche n’atteint pas la terrasse. Mais la femme est désormais en proie au doute suite à l’attitude lâche et égoïste de son mari.
Commentaire : C’est très cinégénique une station de skis. Et puis, c’est un lieu angoissant. Tous ces appartements identiques, cette neige qui étouffe les sons, ces télésièges qui grincent ou qui s’arrêtent quand on est au-dessus du vide… Ruben Östlund exploite parfaitement son décor dans lequel il situe cette histoire de malaise familiale. Fortement influencé par Michael Haneke, il crée une atmosphère de huis clos entre une épouse en colère, un mari dans le déni et des enfants qui pleurent… Sale ambiance au chalet ! (Turist est parfois appelé Snow Therapy ou Force Majeure.)
2 janvier 2016 at 18 h 56 min
Plein de bonnes suggestions de rattrapage, merci.
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